
Titre : La petite fille aux allumettes
Autrice : Sanami Suzuki
Éditions : Komikku
Publication : 30 Mars 2017
Genre : Manga Seinen, Nouvelles
Thèmes : Macabre, Voeux
Pages : 200
Prix : 7€90
Résumé :
Bonjour, je m’appelle Rin. Je suis vendeuse d’allumettes chimériques. Ça peut paraître un peu désuet, mais le style rétro est à la mode ! Ces allumettes donnent forme aux chimères, autrement dit à ce qu’on pense quand on les allume. Et si je vous proposais de réaliser votre rêve ultime contre un an de votre vie, ÇA VOUS TENTERAIT ?
Mon avis :
Aussi macabre que poétique, « La petite fille aux allumettes » est de ces mangas uniques qui s’approprient avec justesse la richesse de classiques. Offrant une transcription contemporaine et parfois décalée, cette lecture graphique est originale et addictive mais principalement inattendue !
C’est en s’emparant du célèbre conte d’Andersen, du même nom, que Sanami Suzuki propose ici un florilège de nouvelles habitées par des morales fortes et parfois même saisissantes.
Les idées transcrites dans les nouvelles des deux premiers tomes s’articulent avec brio autour d’un personnage saisissant. Central à chacune des petites histoires proposées, Rin est vendeuse d’allumettes. Petite fille gothique et ténébreuse, elle fascine le lecteur autant qu’elle le terrifie par ses machinassions parfois sordides. Car Rin, offre l’opportunité aux personnes qu’elle rencontre de réaliser leur rêve ultime, contre une simple année de leur vie.
Ce pouvoir réside dans ses allumettes hors du commun. Les allumettes chimériques de Rin donnent forme aux chimères… Ainsi, ce à quoi on pense en les allumant prend finalement corps… Mais sous cette simplicité apparente se cachent l’horrible réalité d’un contre-coup parfois imprévu…
Détonnante assimilation entre un caractère froid et une apparence presque adorable, Rin réalise donc les chimères et laisse leurs rêveurs se perdre en leurs seins… Avec un air moralisateur et sarcastique, ce manga étonne. C’est en jouant sur les mots et en investissant d’effarants quiproquos que se construisent chacune des nouvelles, étroitement liées par la présence de Rin et l’utilisation d’allumettes chimériques.
Cependant, le caractère détaché du format des nouvelles ne s’accorde pas a une lecture continue. L’ensemble devient rapidement répétitif… Aussi, il est préférable de reprendre la lectures des tomes suivants après une petite pause, de quoi être de nouveau surpris par l’ambiance si particulière et le tempérament extraordinaire de Rin !