
Titre : Le pavillon des orphelines
Autrice : Joanna Goodman
Éditions : Pocket
Publication : 19 Mars 2020
Pages : 480
Prix : 7€95
Genre : Roman historique
Résumé :
« Dans le Québec rural des années 1950, Maggie tombe enceinte de son jeune voisin fermier, qu’elle aime éperdument. Quand ses parents l’apprennent, ils forcent Maggie à abandonner son bébé dès la naissance : Élodie grandit à l’orphelinat dans des conditions précaires. Quelques années plus tard, une loi déclare que les orphelinats deviennent administrativement des hôpitaux psychiatriques. La situation empire pour Élodie, déclarée alors, comme des milliers d’autres orphelins québécois, malade mentale…
De son côté, Maggie s’est mariée à un homme d’affaires impatient de fonder une famille. Malgré tout, elle ne peut oublier Élodie. Mère et fille parviendront- elles à se retrouver ? »
Mon avis :
Un livre émouvant et terriblement passionnant sur l’épopée de deux femmes au coeur du Canada des 1950. Dans « Le Pavillon des orphelines », nous ne découvrons pas grand chose de plus que ce que laisse sous-entendre le synopsis… Mais cela ne rend ce livre que plus grandiose par la façon dont les sujets sont abordés. Ce livre m’a chamboulée, fait ressentir plein d’émotions contradictoires les unes des autres, c’est tout simplement une lecture que je vous recommande de tout coeur tant elle est superbe !
Dans ce livre, nous faisons tout d’abord la rencontre de Maggie, une adolescente née de Canadien français et Canadien anglophone. Amoureuse, elle tombe enceinte d’un enfant illégitime alors qu’elle est seulement âgée d’une quinzaine d’année. On lui retire alors sa fille qu’elle a juste eu le temps de nommer Élodie. Maggie se fait la promesse de retrouver sa fille, mais cela va s’avérer plus complexe que prévu.
En parallèle, nous suivons le récit de cette enfant, placée dans un orphelinat elle grandit paisiblement jusqu’au jour où les orphelinats deviennent administrativement parlant des hôpitaux psychiatriques…
Sur fond de conflit entre Canadiens français et anglophones, ce livre dépeint avec justesse l’impact des contextes politiques et sociaux sur la vie de ces deux femmes en devenir. J’ai été très touchée par la cruauté dont certains personnages secondaires du livre sont capables pour conserver les idéaux d’un Canada puritain. Le drame principal, de la séparation d’une mère, de sa fille, que nous découvrons dans ce livre, cache de nombreuses autres horreurs évoquées aux fils des pages.
Joanna Goodman sait nous conduire aux coeur de son histoire en créant des personnages complexes et attachants, et ce, même pour les personnages secondaires. C’est à travers les yeux de Maggie adolescente puis adulte et de ceux de Élodie, enfant puis adolescente, qu’elle traite avec sentiments cette page sombre de l’histoire du Canada dont on n’entend peu parler.
Bien qu’une histoire d’amour vibrante ponctue ce récit, il faut garder en tête qu’une bonne partie du livre est terriblement difficile à lire, troublante et révoltante !
C’est une lecture que je ne suis pas prête d’oublier pour la plume additive et captivante de Joanna Goodman mais surtout pour son histoire et le puit de connaissance qu’elle représente !