« Blue », une transcription subtile des tourments adolescents

Titre : Blue

Autrice : Kiriko Nananan

Éditions : Casterman

Publication : 1996

Genre : Roman Graphique

Thèmes : Jeunesse Japonaise

Pages : 240

Prix : 10€


Résumé :

Le bleu, c’est celui de la mer que Kayako vient contempler, après les cours. Un jour, la secrète Masami l’y accompagne. L’amitié se mue en amour, puis en souffrance, chacune ayant des aspirations et obligations différentes.


Mon avis :

Ouvrage emblématique de l’oeuvre de Kiriko Nananan, « Blue » est un roman graphique qui dessine avec subtilité, mais sans filtre, les tourments de la jeunesse japonaise. La limpidité du style graphique offre au récit, d’apparence mélancolique, ce traitement intemporel et épuré. « Blue » est un roman graphique intime, touchant par sa simplicité et son réalisme cru.

Le bleu profond, selon Kiriko Nananan, c’est la couleur du passé mais surtout celui de la mer immense, des uniformes des adolescentes et de l’enthousiasme malhabile qui habite les adolescentes. Cette histoire retrace alors une tranche de vie faite d’amour et de tourments entre deux lycéennes.

Kayako à pour habitude d’observer le bleu de la mer après les cours. Un jour, Masami la rejoint et, leur amitié se mue peu à peu en amour, puis en souffrance. Car chacune des deux lycéennes observe des aspirations et obligations différentes…

C’est avec un cadrage serré sur les corps et les visages que l’autrice dépeint un blues sentimental et une sensualité découverte. La tendresse apparente et la délicatesse du travail de Kiriko Nananan se détachent presque de l’acuité troublante, saisissante de son propos. La sensibilité devient alors le point essentiel de ce récit tranche de vie qui conte les désirs d’une jeunesse libérée.

Graphiquement parlant, « Blue » est une claque. Ce roman graphique montre une justesse peu égalée tant pour ses choix de narration que pour la souplesse et finesse de son encrage. Côté narration, le récit est bref, la tranche de vie n’en dit pas plus qu’elle ne devrait, laissant le lecteur presque sur sa faim. Mais ce parti pris fait la beauté de cet ouvrage qui se détache de toute narration cernée.

Une découverte surprenante et inattendue qui m’a conduite à apprécier la simplicité d’une histoire du quotidien, autre que le mien.

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