
Titre : La rue qui nous sépare
Autrice : Célia Samba
Éditions : Hachette
Publication : 20 janvier 2021
Pages : 384
Genre : Roman Young Adult Contemporain
Thèmes : Rencontre, Amitié, Sans abris, Amour
Prix : 18€
Résumé :
« Noémia a dix-neuf ans, Tristan vingt et un. Ils se croisent tous les jours, ils se plaisent, c’est évident. Mais Noémia est étudiante et Tristan est sans-abri. Entre eux, il y a le froid, la société ; entre eux, il y a la rue… qui pourrait se révéler difficile à traverser. »
Mon avis :
Un coup de coeur presque inattendu pour ce livre touchant et engagé. Je me suis lancée dans la lecture de ce roman un peu perdue… Je ne savais pas si j’allais accrocher à cette histoire, alors je me suis littéralement laissée bercer par sa beauté, la complexité de ses thèmes et la douceur de sa plume, sans trop me poser de questions.
Dans ce roman, nous partons à la rencontre de deux jeunes adultes : Noémia et Tristan. Agés respectivement de dix-neuf et vingt et un ans, ils se voient tous les jours. Mais une barrière invisible semble les retenir de faire connaissance. Tristan est sans domicile fixe, alors que Noémia, elle est étudiante. Un gouffre les sépare, jusqu’au jour ou malgré le froid, la société et tout ce qui pourrait mettre à mal cette rencontre, Noémia va faire le premier pas et offrir un brin d’espoir à Tristan.
Cette histoire engagée est la première que je croise en rayon Young Adult abordant le thème des sans-abris. Et cela a été un véritable plaisir de découvrir un roman fort par ses thèmes, pointer le bout de son nez dans ma pile à lire. C’est avec hardiesse que l’autrice nous dépeint les portrait de deux adolescents qui luttent contre eux même, contre leurs passés, amenés à se rencontrer.
Cette lecture détruit les préjugés et cela fait du bien. Il s’en dégage malgré tout une forme de pathos. L’histoire m’a parfois semblé un peu clichée, mais elle permet de témoigner d’une réalité taboue, celle des personne sans-abri. C’est grâce aux clichés et à ses personnages plutôt simples en apparence, que l’on entre dans l’histoire et que l’on parvient à se concernante sur le vrai sujet de cette histoire. En vérité, je trouve cette lecture d’une grande humilité. Elle aborde avec tact et bienveillance des sujets rarement déployés dans des livres adaptés à un lectorat plutôt jeune. Le pathos qui se dégage de l’ensemble m’a émue. ce n’est pas la pitié qui m’a prise entre ses griffes, mais une réelle émotion quand à la beauté des personnages et de leurs parcours de vies difficiles.
La plume est simple, fluide et permet de dévorer ce roman en moins de deux ! Mais ce, pas tout à fait jusqu’a la fin… Avec une dextérité surprenante, Célia Samba nous propose dans son premier roman une fin double. Deux possibilités s’offrent aux lecteurs. La triste réalité, la fin plausible, celle pour laquelle on préférerait fermer les yeux. Et la seconde, pleine de vie et d’espoir. J’ai adoré ce choix ! Quoi de mieux que de romancer une fin idyllique pour relever l’horreur de la vérité ?
C’est une histoire qui en dit long sur notre monde, mais engage aussi un grand souffle d’espoir ! Le sujet est délicat à traiter et malgré la bonne dose de pathos, je ressors conquise ! Merci Célia Samba !