« Dans les vestiaires », un roman graphique de Timothé Le Boucher

Titre : Dans les vestiares

Auteur : Timothé le Boucher

Éditions : La Boîte à Bulles

Publication : 24 Juin 2020

Genre : Roman Graphique, Psychologique, Drame

Pages : 128


Résumé :

Le nouveau vestiaire des collégiens ouvre ses portes. Vitres floutées et toilettes roses, les garçons découvrent les locaux rénovés avec un mélange de gêne et de moquerie. D’autant plus que les douches sont désormais collectives !

Ainsi deviennent-elles un centre d’intérêt particulier, dans cet espace clos où le principe fondamental de l’autorité adulte disparaît et où peuvent s’exprimer les instincts primaires à l’état le plus brut : agressivité, sexualité ado, moqueries, harcèlement de la tête de turc…

Est recréée au sein même du vestiaire une microsociété sans limites et à l’équilibre incertain, avec ses chefs craints et ses moutons noirs. Affranchis, les garçons du vestiaire affichent leur cruauté naturelle dans un récit à la fois captivant et étouffant qui n’est pas sans rappeler Sa Majesté des mouches.


Mon avis :

Une nouvelle fois, j’ai été conquise par le trait si atypique de Timothé Le Boucher et son histoire glaçante. Ce roman graphique, qui n’a rien à envier des oeuvres postérieures de l’auteur, aborde avec froideur et rigidité un sujet difficile : le harcèlement.

En effet, bien que ce huis-clos psychologique troublant ait été réalisé avant « Ces jours qui disparaissent » et « le Patient », on sent déjà le fort intérêt de l’auteur pour les intrigues basées sur une réflexion autour de la psychologie de ses personnages.

Nous suivons un groupe d’adolescents masculins dans les vestiaires avant et après leurs cours de sport hebdomadaire. Les groupes sont marqués mais fluctuent et le souffre douleur va rapidement changer. Car dans l’intimité des vestiaires, tout est propice au jugement, à la dénégation et aux réflexions mal-venues. Un résumé très simple mais révélateur d’une ambiance dérangeante et parfaitement retranscrite graphiquement parlant.

Entre relations malsaines et insultes, Timothé Le Boucher parvient à questionner rapidement le harcèlement scolaire d’une façon fulgurante et déstabilisante. Tout va très vite dans cet ouvrage… L’intrigue avance rapidement, mais la sérénité du style graphique de l’auteur semble ralentir ce rythme effréné pour offrir au lecteur une forme de narration contemplative ; qui renforce le côté malsain des scènes de « Dans les vestiaires ».

La force de ce roman graphique réside certainement dans les partis pris forts de Timothé Le Boucher. Les couleurs froides, l’ambiance pesante, l’absence d’information concernant le passé des personnages et le regard extérieur, indifférent, tendent à rendre compte avec intelligence de ce que représente le harcèlement scolaire.

La BD est intelligemment construite, révélatrice, perturbante et surtout inattendue ! De quoi déstabiliser les lecteurs jusqu’au bout…

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2 réflexions sur “« Dans les vestiaires », un roman graphique de Timothé Le Boucher

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