« Alicia Prima Ballerina Assoluta » : la danse, synonyme d’espoir et de pouvoir

Titre : Alicia Prima Ballerine Assoluta

Auteurs : Eileen Hofer et Mayalen Goust

Éditions : Rue de Sèvres

Publication : 14 Avril 2021

Genre : Roman Graphique, BD, Historique

Thème : Cuba, Danse Classique, Ecole, Régime totalitaire, Propagande

Pages : 144

Prix : 20€


Résumé :

– On va créer une école et nationaliser notre compagnie de danse.

– Le monde à fait de moi une danseuse. Je ferai de ces barbus des balletomanes.

– Tu as l’aura du Che, Fidel a besoin de toi. Faisons en sorte qu’il ne puisse rien te refuser.

À travers ce portrait de l’intrigante danseuse étoile Alicia Alonso, Eileen Hofer et Mayelen Goust revisitent la période post-révolution de Cuba , où la dictature a fait du ballet national son meilleur instrument de propagande.


Mon avis :

Cette histoire m’a happée ! Aussi passionnants qu’inquiétants, ce sont les destins de trois femmes, habitantes des rues de La Havane que nous rencontrons sur plusieurs temporalités. Au coeur d’un régime politique totalitaire puis révolutionnaire, nous apprenons la passion pour la danse et son pouvoir. À travers cette Bande-Dessinée, nous découvrons trois destinées : celle d’une jeune ballerine en devenir de nos jour : Amanda, celle de Manuella, mère célibataire qui n’a pas eu la chance de réaliser son rêve et de devenir danseuse classique, et enfin, celle de Alicia Alonson, danseuse au parcours glorieux, à partir de 1959, devenue la prima ballerina assoluta.

Avec des couleurs douces et des traits oniriques, tout dans la BD renvoie à la souplesse et l’élégance des corps des ballerines. C’est saisissant, envoutant et merveilleux à découvrir. Bien plus que l’histoire, ce sont les couleurs, la mise en forme et les graphismes qui m’ont attirée. Pourtant, la richesse historique et l’intelligence de la construction de la Bande-Dessinée m’ont énormément plu !

L’histoire met en lumière une propagande culturelle, et ce avec finesse. Le dessin des existence de trois danseuse évoque la place de cet art au sein d’une société ou chacun rêve d’un avenir meilleur. Avec le personnage de Alicia, c’est l’espoir qui est magnifié !

Dans un Cuba ou chacun survit comme il le peu, entre entraide et marché noir, c’est véritablement l’histoire de la danse classique qui est exposée. La démocratisation de cet art bat en rythme avec l’avénement du régime. Entre choix artistique et politique, passé et présent, cette BD questionne la danse à travers ses acteurs et son rôle en tant qu’instrument de l’idéologie castriste.

Malgré tous les points forts de cette BD, j’ai faillit passer à côté de cette lecture. Ne connaissant que vaguement le contexte historique et le quotidien des habitants de Cuba en 1959, je me suis laissée bercer par cette lecture et je me suis finalement perdue. Il faut être très attentif aux changements de temporalités et de points de vues car aucun signe ne les annonce. Aussi, l’ensemble m’a semblé par moment confus… Il n’empêche que cette lecture reste une très belle découverte, enrichissante quand à l’utilisation de la culture pour faire valoir des idéaux politiques !

Cette lecture est à découvrir pour les passionnés de danse, les amoureux des graphismes singuliers et les passionné de lectures graphiques historiques.

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