« La louve boréale », un graphique sur l’aventure et la sororité

Titre : La louve boréale

Autrice : Nuria Tamarit

Éditions : Sarbacane

Publication : 4 mai 2022

Genre : Roman Graphique, BD, Historique

Thèmes : Colonialisme, Chercheur d’or, Voyage, Féminisme, Natif Américain

Pages : 216

Prix : 28€


Résumé :

Il y a un endroit, de l’autre côté de l’océan, où les hommes partent et d’où ils reviennent après quelques semaines avec des sacs remplis d’or. Sur le Vieux Continent déchiré par les guerres, Joana a tout perdu. Elle vend alors ses dernières possessions et s’embarque pour ce Nouveau Monde plein de promesses, décidée à intégrer une expédition d’orpailleurs. Mais sur place, elle déchante vite : dans ces grands espaces froids et hostiles encore inexplorés, c’est la loi du plus fort qui règne et personne ne veut d’une femme dans son équipe. Qu’à cela ne tienne, elle ira seule. Bien vite, elle prend pourtant pour compagne de voyage une chienne qu’elle a libérée d’un maître cruel, avant d’être rejointe également par Opa et Tala, deux femmes Natives fuyant Matwei, un chercheur d’or prêt à toutes les violences pour assouvir sa cupidité.
Elles s’engagent alors ensemble dans une course contre la montre : il faut rentrer avant que l’hiver n’ait recouvert de son manteau mortel ce territoire des loups tout en évitant les hommes qui haïssent les femmes.


Mon avis :

« La louve boréale » est un roman graphique historique qui retrace avec un dessin riche l’histoire croisée de différentes femmes. Récit de vengeance où la violence prend corps sous de multiples aspects, ce livre offre néanmoins une douceur graphique par la générosité des traits de Nuria Tamarit. Un juste équilibre qui confère à cette lecture une dualité fascinante ; entre majestuosité et impétuosité, émerveillement et malveillance.

Joana a tout perdu et décide que quitter le Vieux Continent pour se rendre de l’autre côté de l’océan. Là-bas, les promesses désespérées d’un avenir plus prospère attirent la jeune femme ; car le Nouveau Continent recèle de pépites d’or comme en témoignent les hommes qui en reviennent chargés, quelques semaines après leurs départs… Pour partir, Joana vend toute ses possessions et parvient à intégrer une expédition d’orpailleurs. Mais la réalité sur le Nouveau Continent est tout autre. Sur ces terres hostiles, encore inexplorées où sévissent le froids et la violence, seule la loi du plus fort fait foi et personne ne veut d’une femme dans son équipe. Alors, pour trouver de l’or, elle débute le voyage seule. Puis, une chienne et deux femmes Natives fuyant un cupide chercheur d’or se joignent à son périple. Ensemble, elles affrontent la violence des Hommes mais aussi celle de la nature qui souffle un hivers mortel sur la forêt…

Avec des planches vibrantes par des choix colorimétriques affirmés et un style graphique souple, Nuria Tamarit invite son lectorat à se plonger au coeur de paysages vivants et de scènes incisives. La violence et les atrocités succèdent au calme et à la douceur qui peuplent certaines pages. Les couleurs renforcent la multiplicités des atmosphères transcrites dans le roman graphique avec une harmonie évidente, proposant une lecture rythmée.

Contrairement à son précédent titre « Géante : Histoire de celle qui parcourut le monde à la recherche de la liberté », Nuria Tamarit n’engage pas un conte initiatique mais aborde tout de même des thématiques clés. Indéniablement féministe, ce roman graphique aborde avec un regard froid la colonisation de l’Amérique. Une narration qui ne s’approprie pas un regard interne aux événements mais qui les questionne avec un intérêt adéquat.

C’est une nouvelle fois un graphique coup de coeur que délivre Nuria Tamarit. La simplicité de sa narration et de son scénario offre, le temps de la lecture une véritable découverte graphique. Car Nuria Tamarit prend le temps de découper l’action pour proposer une lecture claire et intelligente. Une histoire à découvrir !

Laisser un commentaire