« Les liens du sang – t.1 », un portrait familial saisissant et glaçant

Titre : Les liens du sang – t.1

Auteur : Shuzo Oshimi

Éditions : Kioon

Publication : 4 avril 2019

Genre : Manga, Seinen

Thèmes : Famille, Manipulation

Pages : 216

Prix : 7€90


Résumé :

Vue de l’extérieur, la famille du jeune Seiichi est des plus banales : un père salarié, une mère au foyer, une maison dans une ville de province… L’adolescent va à l’école, joue avec ses amis, est troublé quand il pose les yeux sur la jolie fille de la classe. Tout est normal… ou presque. Il ne s’en rend pas compte lui-même, mais sa mère le couve beaucoup trop.

Seiko traite encore son fils comme un bébé et, avec un mari toujours absent, son monde est d’autant plus centré autour de Seiichi. Ce dernier est incapable de résister : il se laisse lentement emprisonner dans le cocon. Trop jeune, il ne décèle pas la folie cachée derrière l’amour maternel. Jusqu’à ce qu’il soit trop tard…


Mon avis :

Portrait aussi troublant que saisissant de deux personnages étroitement liés par les liens du sang, ce manga offre une narration qui joue sur les sous-entendus et les silences. Une oeuvre déroutante, à la limite du voyeurisme mais tirée par un trait et une puissance graphique unique. 

La famille de Seiichi est des plus banales : un père salarié, une mère au foyer et une maison dans une petite ville de province. Mais sous ces apparences, la famille de Seiichi n’est pas tout à fait normale et Seiichi n’en à aucunement conscience… Enormément couvé, l’adolescent est traité par Seiko, sa mère, comme un bébé. L’entièreté de son monde semble être tournée vers son fils. Incapable de résister à sa parente, Seiichi s’est laissé emprisonné dans le cocon tissé par sa propre mère, car trop jeune, il ne décèle pas la folie cachée derrière l’amour maternel. Jusqu’à ce qu’il soit trop tard…

L’horreur se dessine ici par une psychologie masquée et s’intègre de façon crescendo au récit. Le lecteur est convié à prendre conscience du piège dans lequel se trouve le personnage principal en même temps que ce dernier…

« Les liens du sang » est de ces mangas qui raconte une tranche de vie, aux portes de l’adolescence. S’attelant à dépeindre la facette sombre de sa société, ce manga est une réussite étroitement liée au rythme de sa narration qui se veut lente et pesante. Jouant sur les sensibilités, le narration visuelle explore les plans fermés, contraignant son lectorat à une lecture immersive.

C’est d’ailleurs par un travail poussé des cadrages que la narration se fluidifie, proposant un découpage presque cinématographique. Impossible de ne pas être absorbé par la lecture, et ce, malgré le malaise qui se fait sentir dès les premières pages. Lire « Les liens du sang » est une expérience de lecture perturbante, attachée à une atmosphère, où tout semble inéluctable… Une excellente découverte entre fascination et horreur !

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